15 octobre 1917, Mata Hari est fusillée |
Le 15 octobre 1917, Mata Hari est
fusillée pour espionnage dans les fossés de la forteresse de
Vincennes.
Margaretha Geertruida Zelle, née en 1876, est la fille d'un
marchand de chapeaux de Leeuwarden (Pays-Bas).
Elle
fait ses débuts comme danseuse de charme sous les apparences
d'une princesse javanaise dénommée Mata Hari (L'oeil
de l'Aurore) au «Musée des études orientales»,
plus connu sous le nom de musée Guimet, lequel abrite alors une
salle de spectacle privée...
Après l'entrée en guerre des puissances européennes, en août
1914, Mata Hari, qui parle plusieurs langues et vient d'un pays
neutre, se permet de voyager librement à travers l'Europe. A
Paris, elle mène grand train au Grand Hôtel où les uniformes
chamarrés abondent.
C'est ainsi que la Belle s'éprend fin 1916 d'un capitaine russe
au service de France dénommé Vadim Maslov, fils d'amiral. Il a
21 ans et lui rappelle peut-être son fils mort en bas âge.
Voilà que le beau lieutenant est abattu et soigné dans un
hôpital de campagne, du côté de Vittel.
Lorsqu'elle se met en tête de lui rendre visite à l'infirmerie
du front, elle doit payer cette faveur de la promesse d'aller
espionner le Kronprinz (le prince héritier de l'Empire
allemand) qui est de ses connaissances, moyennant une
rétribution considérable. Le capitaine Ladoux doit jouer le rôle
d'officier-traitant.
La naïve hétaïre se rend en Espagne neutre pour prendre un
bateau à destination de la Hollande et gagner l'Empire allemand.
L'Intelligence Service (les services secrets
britanniques) met la main sur elle lors d'une escale à Falmouth
mais ne peut rien lui reprocher malgré un interrogatoire serré.
Poursuivre sa route vers l'Allemagne devenant hasardeux,
l'aventurière regagne Madrid où elle ne tarde pas à séduire...
l'attaché militaire allemand, le major Kalle.
Celui-ci transmet plusieurs câbles à Berlin traitant de
sous-marins à destination du Maroc et de manoeuvres en coulisse
pour établir le prince héritier Georges sur le trône de Grèce,
en signalant que «l'agent H-21 s'était rendu utile».
Ces messages sont interceptés par les Alliés.
L'envoûtante «Eurasienne» fait alors la folie de
rentrer en France pour rejoindre son bel officier. Arrivée à
Paris le 4 janvier 1917, elle est arrêtée le 13 février à
l'hôtel Élysée Palace par le capitaine Bouchardon. Elle sort nue
de la salle de bains et, s'étant rhabillée, présente aux gardes
venus l'arrêter des chocolats dans... un casque allemand (cadeau
de son amant Maslov) !
Le capitaine Bouchardon ne l'en soumet pas moins à des
interrogatoires humiliants à la prison Saint-Lazare. On trouve
de l'encre sympathique dans son nécessaire de maquillage... Et
la danseuse admet avoir été payée par des officiers allemands,
tout en affirmant qu'il s'agissait de l'argent du stupre.
Elle est convoquée à huis clos le 24 juillet 1917 devant le 3e
conseil militaire, au Palais de justice de Paris. Son défenseur,
Maître Clunet - un ancien amant - est un expert réputé du droit
international, mais malheureusement peu familier des effets de
manche d'une cour criminelle.
A son immense désespoir, Mata Hari entend son cher lieutenant,
Vadim Maslov, appelé à la barre, la qualifier d'aventurière.
Mais un autre témoin, le diplomate Henri de Marguérie, assure
connaître l'accusée de longue date, n'avoir jamais abordé de
sujet militaire en sa présence et pouvoir se porter garant de sa
parfaite probité....
Las, les mutineries s'étant multipliées sur le front, l'opinion
réclame des coupables et veut des exemples... Sensible à
l'atmosphère empoisonnée de l'époque, la Cour présidée par le
lieutenant-colonel Somprou déclare Mata Hara coupable
d'intelligence avec l'ennemi et la condamne à être passée par
les armes.
Cette ingénue plus si jeune refuse le bandeau qu'on lui propose
et se tient crânement près du poteau d'exécution, lançant un
dernier baiser aux soldats du peloton. Personne ne réclame son
corps qui est remis au département d'anatomie de la faculté...
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Par Caius et
herodote.net |
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(Cacao Lacté - 1903) |
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Anthelme Mangin
Le soldat inconnu vivant |
Le
1er février 1918, un soldat amnésique erre dans la gare de Lyon-Brotteaux.
Un poilu sans nom, un soldat sans passé. Interrogé sur son
identité, il bredouille qu’il s’appelle Anthelme Mangin. Il est
diagnostiqué dément et placé en asile psychiatrique. Pour ce
genre d’individus, amnésiques, le seul traitement proposé à
l’hôpital à cette époque était l’électrothérapie. En février
1922, son portrait est affiché dans toutes les mairies de
France. Aussitôt, trois cents familles se manifestent et
affirment reconnaître un fils, un mari, un frère, disparu au feu
et dont la mort n'a jamais été confirmée.
Commence alors la longue et douloureuse bataille juridique qui
les opposera. Des études de graphologie sont même menées pour
aider à son identification. Ceux qui prétendent avoir retrouvé
un fils lui présentent des objets ou des photos familiers mais
l'homme garde son mutisme ; parfois, ils veulent aussi qu’il se
déshabille pour vérifier un signe physique particulier.
Plusieurs pistes sérieuses semblent finalement émerger. Parmi
ces pistes, celle qui fait de lui, Octave Monjoin, prisonnier en
1914, victime d’une mauvaise fracture de la jambe. Une
troublante expérience d’immersion dans le village natal de
Monjoin, Saint-Maur-sur-Indre, est menée ; Mangin s’y comporte
comme s’il connaissait les lieux. Une dernière expérience
consiste à inoculer dans la cuisse de Mangin de l’essence de
térébenthine afin de créer artificiellement un abcès ; la
crevaison de cet abcès est censé aider à la guérison
psychologique du malade. Fiévreux, Mangin donne au sujet de son
état civil des informations concordantes avec l’état civil de
Monjoin. Les experts tranchèrent donc en faveur de la thèse
Monjoin. Anthelme Mangin mourut dans la misère sans doute
en proie aux restrictions dont furent victimes les internés dans
les hôpitaux psychiatriques. En effet, suite à un décret datant
de 1938, près de 40 000 internés périrent de cette manière. Il
décèda le 10 septembre 1942 et fut enseveli dans une fosse
commune à Bagneux, sans avoir
jamais pu devenir Octave Monjoin.
Baptisé le "soldat inconnu vivant" par les journalistes,
Anthelme Mangin incarna la tragédie de 250 000 disparus, dont
les familles attendirent le retour sans pouvoir faire leur
deuil. |
par Caius |
Georges Guynemer |
Né
le 24 décembre 1894 à Paris, mort le 11 septembre 1917 à
Poelkapelle (Belgique), Georges Guynemer est le pilote de guerre
français le plus renommé de la Première Guerre mondiale, bien
qu'il ne soit pas l'as des as (celui-ci étant René Fonck
avec 75 victoires).
Capitaine dans l'aviation française, il remporta 53 victoires en
combat aérien. Volant sur différents types de Morane-Saulnier et
de SPAD (VII, XIII, XII canon), il connut succès et défaites (il
fut abattu sept fois), affecté durant toute sa carrière à
l'Escadrille 3, dite "Escadrille des Cigognes", l'unité de
chasse la plus victorieuse des ailes françaises en 1914-1918.
Faisant preuve d'un courage et d'une fougue sans égal à chacun
de ses vols, ne cherchant jamais à se préserver. Sa fin reste en
grande partie couverte d'une voile de mystère. Il aurait été
abattu alors qu'il lançait une attaque contre un biplace de la "Jasta
3". Sur les lieux du crash, une patrouille allemande aurait
découvert son cadavre et ramené ses papiers d'identité. Mais
dans la nuit du 11 au 12 septembre 1917, le formidable
bombardement britannique qui bouleversa le secteur aurait fait
disparaître dans sa tourmente l'avion et le corps du prestigieux
pilote.
L'École de l'Air de Salon-de-Provence a repris la devise de
Georges Guynemer « Faire Face » et l'Armée de l'air évoque son
souvenir tous les 11 Septembre par une prise d'armes sur ses
bases aériennes dont deux portent son nom, Paris (état-major) et
Dijon.
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Dernière citation - la 26è - lue le 18 octobre 1917 par le
général Anthoine, commandant la 1ère Armée
"Mort
au champ d'honneur le 11 septembre 1917 - Héros légendaire,
tombé en plein ciel de gloire après trois ans de lutte ardente.
restera le plus pur symbole des qualités de la race : ténacité
indomptable, énergie farouche, courage sublime. Animé de la Foi
la plus inébranlable dans la victoire, il lègue au soldat
français un souvenir impérissable qui exaltera l'esprit de
sacrifice et provoquera les plus nobles émulations." |
Wikipédia |
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Septembre 1914 - Les Taxis de la Marne |
Au début de septembre 1914, la ville de Paris est menacée par
les armées Allemandes. Le 5 du
même mois, elles se sont fortement rapprochées (à seulement une
cinquantaine de kilomètres). Le
morale des troupes est au plus bas, mais Joffre, le commandant
de l’époque refuse d’entreprendre un replis, qui serait synonyme
de défaite. Pour préserver la capitale, il faut envoyer des
hommes en renfort.
Le Général Gallieni, gouverneur militaire de
Paris, dispose de 6 000 hommes, mais seulement de 250 véhicules.
Il n’a que 1/5ème de ce qu’il lui
faudrait!
En effet, on décide en hauts lieux d’envoyer 12 000 hommes à
Nanteuil-le-Haudin (dans l'Oise). Mais, le train prévu pour les
acheminer, ne peut en transporter que la moitié. C’est alors,
que
Gallieni autorise le réquisitionnement des Taxis Parisiens.
L’ordre est lancé le 7 septembre à 13 heures. A 18 heures, 600
Taxis sont déjà rassemblés.
Il leur faudra effectuer deux voyages aller-retour à raison de 5
soldats par véhicules, plus tout leur matériel.
Les deux convois
roulent pendant la nuit jusqu’à Nanteuil-le-Haudouin, tout feux
éteints, afin de ne pas se faire repérer. Ce renfort inattendu,
-surtout par les Allemands ! - suffit à renverser la situation.
L’armée Allemande, dirigée par Von Kluck recule. Paris est
sauvée, l’automobile entre dans l’histoire, et Renault aussi.
(La majorité des Taxis engagés étaient des Renault 8 C du Type
AG. C’était un petit
landaulet, long de 3.60 mètres, animés par un petit et
modeste moteur bicylindre de 1 060 cm3.) |
par Caius |
Manfred von Richthofen |
Manfred
Albrecht, Baron von Richthofen (Breslau, 2
mai 1892 - Vaux-sur-Somme, 21 avril 1918) était
un aviateur allemand plus connu sous les
pseudonymes petit rouge, le Diable
Rouge et le Baron Rouge.
Avec 80 victoires confirmées, il est l'as des as
de la Grande Guerre. Il volait dans son
Fokker
Triplan Dr1 rouge vif, ce qui lui valut son
surnom.
Sa dernière mission
Le 21 avril 1918, après avoir décollé de la base
aérienne Cappy avec neuf autres pilotes dont son
cousin Wolfram, son escadrille rencontra les
Sopwith Camel de l'escadrille 209 de la Royal
Air Force.
Il prenait aussi soin, depuis des années, de ne
pas aller au-dessus des lignes ennemies, ce
qu'il fit pourtant ce jour-là. On suppose qu'il
était peut-être plus fatigué que d'habitude, ou
bien que la bataille aérienne s'était déplacée
vers l'ouest, au-dessus des lignes
alliées.
Quand il fit demi-tour pour revenir vers la zone
allemande, il survola l'une des portions les
mieux défendues de la Somme.
Le triplan se posa intact. Certains témoins
affirmèrent que Von Richthofen était mort aux
commandes, d'autres disent que le pilote était
encore vivant et succomba à ses blessures
plusieurs minutes après, mais les véritables
circonstances demeurent floues.
Avec l'accord des hautes instances militaires,
on prépara alors des funérailles complètes par
respect pour l'as. Manfred von Richthofen fut
enterré au cimetière du village de Bertangles
près d'Amiens, avec les mêmes honneurs
militaires que les pilotes alliés.
Après la fin de la guerre, sa dépouille fut
rapatriée en Allemagne, à Wiesbaden.
Il est toujours une légende de l'aviation de la
Première Guerre mondiale.
NDLR : Une contre-enquête, très
intéressante, sur les possibles circonstances de
la mort du Baron rouge a été réalisée par
Georges Charles.
A lire
ici
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par Caius |
6 Septembre 1914 - Bataille de la Marne
- Ordre du jour du Général Joffre |
"Au moment d'engager une bataille
dont dépend le salut du pays, il importe de rappeler à tous que
le moment n'est plus de regarder en arrière. Tous les efforts
doivent être employés à attaquer et a refouler l'ennemi.
Une troupe qui ne pourra plus avancer devra coûte que coûte
garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que
de reculer.
Dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne peut
être tolérée." |
par Caius |
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