9 Septembre 1942 -
Message de Lucien Duffau à sa femme Françoise |
"On
vient de m'annoncer que je serai exécuté dans quelques heures.
En vérité, je m'attendais à ce dénouement depuis le jour de mon
arrestation. Aussi, est-ce avec le plus grand calme que j'aborde
ce moment. J'ai devant moi les photos que tu m'as adressées et
dans ma pensée se déroulent tous les moments heureux de notre
vie commune. Rien que pour ces moments, je puis quitter la vie
sans tristesse, à plus forte raison quand viennent s'y ajouter
les motifs pour lesquels je meurs et lorsqu'on aperçoit la
victoire poindre à l'horizon, fruit de notre effort.
Je te supplie de ne pas être triste, que mon souvenir te soit au
contraire une source de réconfort en attendant les beaux jours...censuré...
Et mon dernier cri sera Vive la vie!"
Note :
De Saugnac, dans
les Landes, Lucien Duffau va diriger la lutte clandestine sur un
territoire regroupant les Landes, la Gironde et la Charente.
Arrêté le 13 décembre 1941, il subira de longs interrogatoires
ponctués de confrontations et de tortures. Sa détention va durer
dix mois pendant lesquels Lucien Duffau ne dira rien. Sa femme,
Françoise, sera déportée à Ravensbrück. |
Par Caius et
La résistance en Gironde |
Les résistants de ST Laurent Médoc |
"En avril 1943, autour de Marc Bourguedieu à peine âgé de 18
ans, se forme dans notre commune un petit groupe de résistants.
Il comprend Paul Castaing, Francis Fournié, Emile Hostein et le
jeune March. Ce dernier prend rapidement le maquis.
Le 11 août 1943, sur dénonciation, Paul Castaing est arrêté par
deux miliciens et un allemand. Il a juste le temps de détruire
une liste comportant les noms de personnes susceptibles de les
aider. Marc Bourguedieu, Francis Fournié et Emile Hostein sont
quant à eux arrêtés le 14.
Ils restent pendant 5 mois à Bordeaux au fort du Hâ soumis à un
régime et des interrogations très sévères. Ils sont ensuite
dirigés vers Compiègne puis envoyés en camp de concentration.
Libéré une première fois Marc Bourguedieu revient à Saint
Laurent Médoc et réintègre le réseau de résistant. Il est de
nouveau arrêté le 14 juillet 1944 et envoyé à Dachau puis
Neuengamme. Libéré par les Anglais, il est rapatrié en avion
vers l'hôpital de Kremlin-Bicêtre où il va mourir le 11 juillet
1945.
Paul Castaing et Francis Fournié sont dans le même wagon qui les
conduit, le 29 janvier 1944, à Buchenwald. A Bar le Duc, en
répression à quelques évasions, les prisonniers vont être mis
complètement nus dans le froid glacial. Comme bien d'autres
Francis Fournié ne résiste pas à ce traitement. Privé de soins
corrects il cesse de travailler. Transporté mourant à l'hôpital
le 24 mars 1944, il y décède deux jours après.
Alors qu'il passe près de la baraque hôpital Paul Castaing
entend murmurer son prénom. Il retrouve son ami Emile Hostein
qui se remet lentement d'une pleurésie grâce aux bons soins d'un
médecin français. Ensemble ils vont vivre l'abomination de la
vie en camp de concentration. Leurs seuls moments de réconfort
sont la réception de colis et de lettres envoyés par les
familles mais passés au filtre draconien de la censure. Paul
Castaing après avoir connu les horreurs de Buchenwald sera
libéré le 26 avril et rapatrié le 29 avril 1945. Il décède le 15
novembre 1982. Quant à Emile Hostein son sort n'a pas été
meilleur. Il a enduré les affres des camps d'Hablerstad puis
Buchenwald où il est libéré le 11 avril 1945. Il décède le 15
février 1990." |
Par Caius et la
Mairie de St Laurent Médoc |
Les fusillés de Souge |
Le camp militaire de Souge
est situé dans la lande girondine, commune de
Martignas-sur-Jalle à quelques kilomètres de Bordeaux.
En 1940, après la défaite française, l'armée allemande
en prit possession, et y procéda à deux exécutions de
personnes isolées arrêtées pour manifestation hostile
aux occupants.
Le
23 octobre 1941, ce fut au tour d'un jeune syndicaliste.
Le lendemain 24 octobre, en représailles à l'action de
la Résistance à Bordeaux contre le commandant Reimers,
cinquante nouveaux patriotes, pour la plupart
emprisonnés à Bacalan (quartier populaire au nord de
Bordeaux) dès 1939 pour activités communistes
tombèrent à Souge et furent enfouis en pleine terre dans
un lieu aujourd'hui clôturé appelé "Première enceinte".
En
1942, les exécutions se renouvelèrent par vagues, la
plus forte étant celle du 21 septembre avec ses 70
victimes. Les fusillades se déroulèrent désormais sur un
lieu appelé "Deuxième enceinte" et ce, jusqu'à la fin de
la guerre. Les corps furent dispersés sur ordre de
l'armée allemande dans les cimetières des communes
alentour puis, à la Libération, remis aux familles ou
enterrés au cimetière de la Chartreuse à Bordeaux. Par
la suite, un certain nombre d'entre eux furent réunis
dans un caveau-monument : "le Caveau des fusillés", dans
ce même cimetière. En 1943, deux patriotes furent
fusillés à Souge. Les allemands, considérant que l'image
qu'ils donnaient à la population leur portait tort, et
devant les besoins de main d'oeuvre dans les usines
allemandes décidèrent cette année-là les déportations
massives de Résistants.
Le développement de toutes les formes de rejet de
l'occupant et de la collaboration, l'activité des maquis
de la région, leur répression, la situation de plus en
plus dangereuse pour l' occupant et la perspective de sa
défaite, firent de 1944 l'année du plus grand nombre de
victimes dans le camp de Souge :cent neuf fusillés en
huit mois, la dernière exécution datant du 21 août, à
quelques jours de la Libération de Bordeaux. Le curé de
Martignas, ville sur laquelle se trouve une partie du
Camp militaire, ayant été requis par les Allemands,
témoigna après la guerre :à son avis, tous les fusillés
n'ont pas été répertoriés. Leur nombre dépasserait trois
cent, et les lieux d'exécution connus ou retrouvés à la
Libération ont été plus dispersés que les registres ne
le laissent apparaitre.
|
Par Caius et
Fusillés-souge-Assoc |
Paulette Sauboua
|
Paulette Sauboua est née le 2
octobre 1922, à Eysines.
Elle est arrêtée le 3 janvier 1942 dans l'atelier de confection
où elle travaillait, près des quais. Elle se retrouva
emprisonnée au fort du Hâ. Elle mourut en prison à Munich, le 21
avril 1945.
Message à son père
"Mon cher petit Papa,
Depuis que je suis ici, bientôt 7 mois finis, je n'ai jamais su
ce que tu pensais sur le motif de mon arrestation. Tu dois
pourtant savoir ou comprendre pourquoi je suis ici. Tu ne dois
pas m"en vouloir. Je sais que tes idées sont les miennes. Tu
dois penser que si j'étais restée tranquille, si j'avais attendu
simplement les évènements, je ne serai peut-être pas ici. Sois
sur que ce que j'ai fait ou rien, c'est pareil et que je n'ai
qu'un regret, c'est de ne pas en avoir fait davantage: je ne
regrette que le chagrin que vous avez de me savoir ici, mais
sois certain que je ne me plaindrais jamais, j'ai une très
grande provision de courage pour supporter tout ce qu'ils nous
font. J'ai eu beaucoup de chagrin quand j'ai appris le sort de
mon pauvre Clément. Mais, si tu savais comme on se sent fort
pour tenir jusqu'au bout, pour pouvoir un jour les venger. Plus
que jamais on a envie de cette liberté qui nous est si dure à
avoir. Plus que jamais on se sent des idées de révolte. Un jour
viendra où les rôles seront reversés et je pense que toi aussi
tu verras ce grand jour. Je m'arrête mon cher papa, mais tu
devines tout ce que je pense.
De bons baisers de ta grande fille qui t'aimes."
Paulette |
Par Caius et
La résistance en Gironde |
|
Les époux Dupeyron |
Entrés
dans un groupe bordelais de F.T.P. ils se rendent en Charente
récupérer des armes. C'est là, pendant la nuit du 28 juillet
1942 qu'ils sont arrêtés par deux policiers français, dans la
ferme Guillon à Sainte Sévère, près de Jarnac.
Le calvaire commence alors pour les Dupeyron qui sont d'abord
conduits à la prison de Cognac, puis, à la kommandantur de la
rue de Budos.
Elisabeth est ensuite conduite à la caserne Boudet puis au fort
du Hâ.
Albert Dupeyron est fusillé le 21 septembre 1942, à Souge.
Elizabeth est transférée, le 14 octobre 1942, au fort de
Romainville "Front stalag 122", les Lilas. Durant son séjour en
ces lieux, elle parvient à confectionner, pour ses enfants, deux
poupées en chiffons qu'elle réussira à leur faire parvenir. (Ce
témoignage émouvant se trouve au Musée des Amis du vieux
Lormont, dans la boîte à cigare ayant permis l'envoi.)
Le 23 janvier 1943, Elisabeth Dupeyron part pour Auschwitz avec
le matricule 31731. Le 13 novembre 1943, elle est envoyée dans
la chambre à gaz.... |
Par Caius et La résistance en Gironde |
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Le tunnel des déportés - Gare Saint
Jean - Bordeaux |
En gare de Bordeaux, sous le
quai numéro 1, subsistent les traces d'un passage souterrain
qu'ont emprunté les déportés en secret.
lls ont du passer par là dans ce souterrain de la gare Saint-Jean,
assez haut de plafond pour se tenir debout, assez étroit pour
s'y bousculer quand on ordonnait de presser le pas.
En tout cas il ne fallait pas
traîner à en croire les inscriptions encore bien lisibles "
WEITERGEHEN, AVANCEZ ", peintes en lettres noires sur les murs,
avec flèche à l'appui qui pointait une destination encore
inconnue. A cinq mètres sous terre, cette étrange galerie qui,
comme d'autres, truffe le sous-sol de la gare, est au-dessous du
quai numéro 1. Elle abrite quelques matériels, quelques
fournitures et des câblages techniques accrochés tout le long
des murs.
On n'a pas retrouvé de documents écrits sur ce couloir gris pour
la simple raison que ceux qui l'on emprunté ne sont jamais
revenus de leur destination finale. Mais, au vu de la
disposition des flèches, on peut penser que les déportés ont
emprunté ce souterrain à partir du bâtiment nord de la gare, à
deux pas du pont en U, côté poste. Il y a effectivement la place
de garer les autobus qui auraient pu amener, du camp de
Mérignac, les juifs et autres internés ou tout juste raflés qui
allaient être conduits à Drancy avant de rejoindre Auschwitz.
Ici, derrière une porte, une dizaine de marches conduisent à ce
sinistre couloir qu'ils ont emprunté. Une descente dans un monde
clos où flottent des odeurs indéterminées...
Ils ressortaient plus loin, au bout du quai A, là où se trouvait
alors la gare de marchandises, aujourd'hui occupée par les
messageries.
En les faisant passer ainsi sous terre, ils partaient, ni vu ni
connu, vers les camps, français d'abord, allemands ensuite. Ces
voyageurs sans bagages ne croisaient jamais les autres. Tout se
passait donc à l'abri des regards. Qui les a vus le 28 juillet,
le 26août 1942, le 25 novembre 1943, le 12 janvier 1944 ... ?
|
Par Caius et
Sud-Ouest |
18 Avril 1945 - Soulac libéré par Le
Bataillon de Marche Somali |
Le bataillon est affecté à la
Brigade de Marche du Médoc qui est rattachée à l'armée de
l'Atlantique commandée par le général de l'armée de Larminat.
Les
conditions de guerre sont difficiles voire même risibles : aucun
moyen de transmission, peu de vivres, si ce n'est quelques
conserves de viandes séchées qui ont fait la traversée depuis
Djibouti avec les soldats, une vieille 402, un camion, quelques
charrettes à bras et un vélo sans chambre à air pour les moyens
de locomotion. La bataille s'annonce alors déjà perdue d'avance.
Les somalis s'installent en face du village de Gua, près des marais de la
Perge qui ont été inondés par les forces adverses. Le 12 avril,
il est décidé qu'une attaque décisive sera menée vers Soulac.
Pour cela, les somalis sont choisis pour leur endurance et leur
volonté pour effectuer le travail le plus difficile : établir
une tête de pont au nord des marais. Les "lévriers" seront les
élus du chef d'état-major.
Le 15 avril correspond à la première vague d'assaut. Trois
heures et demi de combats marins sous les grenades allemandes
plus tard, ceux-ci sont sur la berge ennemie. Ils obtiennent la
reddition du village de Le Trieu, cinquante-trois prisonniers et
la prise de trois blockhaus. La 2° compagnie subit de lourdes
pertes à cause des tirs de mortiers ennemis. Soixante-dix hommes
seulement sont valides. Pourtant, à seize heures trente, c'est
avec une ardeur nouvelle qu'ils combattent : quatorze
prisonniers ennemis et le repli des derniers défenseurs sont
obtenu, deux armes automatiques sont mise hors combat.
Cependant, il y a dix-sept tués, quarante trois blessés et
quatre-vingt prisonniers en tout dans les deux camps.
Le
18 avril 1945, vivres, munitions et hommes permettent au
bataillon de libérer Soulac après quatre heures dans la vase et
l'eau jusqu'au cou. Le 22 avril, De Gaulle accroche lui-même une
palme au fanion du bataillon. La croix de guerre est accompagnée
de cette citation :
"Bataillon qui, sous le
commandement calme et énergétique du chef de bataillon de
Bentzmann a, par sa valeur, sa bravoure et son opiniâtreté,
réussi, le 15 avril 1945, le franchissement de vive force, sous
le tir violent et ajusté de l'ennemi, de la ligne d'eau du Gua
large de plus de 400 mètres. Par son habile manœuvre, a fait
tomber les défenses ennemies du Gua. dans la seule journée du 18
avril, a bousculé l'ennemi sur les fortes positions d'un fossé
antichars et, d'un seul élan, a enlevé le village de
Vieux-Soulac ainsi que l'ensemble très fortement bétonné et
vigoureusement défendu des ouvrages constituant le poste de
commandement de la forteresse ennemie de la Pointe de Grave. Aux
cours des deux journées de combat a fait 300 prisonniers"
|
par Caius |
Citation décernée
à la brigade de Marche du Médoc par le général de Larminat |
"Commandée
par le général de Milleret qui en a été simultanément l'âme, le chef
tactique et l'entraîneur à la Pointe de Grave, a mené pendant sept
jours dans la Pointe de Grave du 14 au 20 avril, un combat
exceptionnellement dur contre un ennemi enragé à se défendre, allant
jusqu'à se faire sauter plutôt que de se rendre, très fortement armé et
appuyé sur des ouvrages cuirassés à toute épreuve, couvert par un
terrain d'inondation dont les passes étroites étaient littéralement
bourrés de mines. A tué 947 allemands, pris 100 ouvrages bétonnés et 90
pièces de canon, fait 330 prisonniers. Fait d'armes qui mérite de
prendre rang dans les annales de cette guerre. La présente citation
comporte le droit au port de la croix de guerre avec étoile d'argent
aux drapeaux, étendards et fanions des formations de la brigade."
|
Quelques messages personnels |
* Célestin ira dîner chez Anastasie
* Jean a de longues moustaches
* Ce soir, l'héliotrope sent la vanille
* Il fait chaud à Suez
* Les dés sont sur le tapis
* Marguerite n'a pas froid aux yeux
* les deux pigeons se promènent sur le balcon |
Par Caius et
Doctsf.com |
Dates |
* 7 Décembre 1941 : Pearl Harbor
* 6 Juin 1944 : Débarquement en Normandie
* 6 Septembre 1914 : Bataille de la Marne
* 17 décembre 1939 : Sabordage du cuirassé allemand "Graf Spee"
au large de Montevidéo (Uruguay) |
par Caius |
Auschwitz n°31.714 |
Andrée
Tamisé est morte le 8 mars 1943. Elle était déjà affaiblie par
la dysenterie quand elle a eu une congestion pulmonaire.
Pourtant, elle voulait tenir, ne pas quitter Gilberte, sa soeur, ne pas
aller au revier. Au bras de Gilberte, elle se traînait vers les
marais, vers les briques, vers le sable. Elle respirait de plus
en plus difficilement. Un jour, elle a dit à Gilberte: "Je ne
peux pas te suivre". Après l'appel elle a voulu se mettre dans la
colonne de celles qui entraient au revier. Des Polizeis l'on
refoulée: il y avait trop de malades, ce jour-là. Elle a été
rouée de coups et renvoyée au block. Les commandos de travail
étaient déjà partis. Elle a essayé de se cacher dans le block,
d'y attendre le retour de Gilberte. Une stubova l'a découverte,
l'a traînée dehors, l'a battue. Le soir, Gilberte a trouvée
Andrée sale, couverte de boue, bleue de coups, épuisée. Andrée
est morte dans la nuit, près de sa soeur qui, le matin - le
matin, c'était la nuit noire, le réveil était à trois heures - ,
en sortant pour l'appel, a porté Andrée dehors, l'a déposée le
long du mur du block, dans la boue. Tendrement. Et Gilberte est
allé à l'appel...
La
maison familiale des Tamisé à Caudéran porte maintenant
cette plaque :
"Andrée Tamisé, née
dans cette maison le 28 février 1922, morte à Auschwitz le 8
mars 1943". |
Par Caius et
La résistance en Gironde |
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(Jeux dangereux -
1942) |
Francine Bonnet-Caillou |
Francine Bonnet est née le 23 avril 1924 à Bruxelles. Sa
famille, française, y était établie pour ses affaires.
En mai 1940, devant l'avance allemande, elle fuit avec sa
famille, d'abord jusqu'à Paris puis, jusqu'à Bordeaux.
Agée de 18 ans et de sa propre initiative, elle entre l'été 42 comme sténodactylo interprète à
l'intendance de police de Bordeaux où elle rencontre le sinistre
commissaire Poinsot.
"Je rentrais parmi les loups avec inquiétude mais avec
satisfaction:
sciemment je prenais ce poste pour être en mesure de renseigner
la Résistance."
C'est sa connaissance de l'Allemand qui lui permet d'obtenir ce
poste.
Elle communique alors à la Résistance de nombreux
renseignements; informations tant sur l'armée allemande que sur
les enquêtes effectuées par les polices française et allemande
sur la Résistance. Les réseaux avec lesquels elle travaille sont
"Brutus", "Navarre" et surtout "Jade-Amicol", un réseau lié à
l'Intelligence Service britannique.
A la suite de l'arrestation puis du passage à l'ennemi de deux
membres de "Navarre", les frères Lespine, elle est arrêtée le 8
février 1944, elle ne parle pas. Sa mère Eugénie Bonnet est
arrêtée, son frère Jacques Bonnet, parvient à s'enfuir mais sera
finalement lui aussi arrêté (Il mourra en déportation).
Francine Bonnet est enfermée au fort du Hâ, un officier allemand
vient lui dire qu'elle est condamnée à mort, mais elle est
finalement déportée en Allemagne, ainsi que sa mère, Eugénie.
Elles sont transportées à Romainville, puis un convoi les emmène
de la gare de l'Est, le 6 juin 1944, à Ravensbrück où Eugénie
mourra en décembre 1944.
Francine Bonnet est transportée en juillet 1944 de Ravensbrück à
Leipzig où elle est contrainte au travail dans l'usine Hasag, un
commando extérieur de Buchenwald.
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Datée du 14 juin 1945, la citation qui suit est signée du
général Juin.
"Le général de Gaulle, Président du Gouvernement Provisoire de
la République Française, Chef des Armées, cite à l'ordre de la
division Bonnet Francine, Suzanne. D.G.E.R. F.F.C:
A fourni pendant un an des renseignements très importants sur
l'activité allemande, dans les milieux policiers. A permis le
sauvetage de plusieurs agents menacés d'arrestation.
Arrêtée et torturée, a fait preuve de courage en ne livrant
personne de son équipe. Déportée en Allemagne, est rentrée de
Buchenwald le 19 mai 1945."
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre 1939
avec étoile d'argent. |
Par Caius et
La résistance en Gironde |
Opération "Vénérable" - la libération
de la "poche" de la Pointe de Grave |
Face à l'avancée alliée à l'été 1944,
Hitler ordonne aux secteurs fortifiés de la côte ouest de la
France de résister. Au printemps 1945, les armées de libération
laissent ainsi à l'arrière des poches littorales de résistance
allemande à Dunkerque, Lorient, Saint-Nazaire, La Rochelle, sur
l'île de Ré, l'île d'Oléron, à Royan et sur la Pointe de Grave.
Ce front est défendu par 100 000 hommes à l'abri derrière le
puissant dispositif de l'organisation Todt du Mur de
l'Atlantique : 1000 blockhaus, 1300 pièces d'artillerie protégés
par des mines et des barbelés.
Le site de la Pointe de Grave, élément du mur de l'Atlantique
dans le secteur de Royan permettant aux Allemands de contrôler
l'estuaire de la Gironde en direction de Bordeaux est fortifié
dès 1942
Les groupes de résistants, actifs dès cette époque, harcèlent la
Wehrmacht. Ils conduisent des actions de sabotages dirigés
contre le réseau ferré, les postes de communications, les
réserves, etc., des coups de main, des opérations d'évasion et
de renseignement des assiégeants
Le
général Edgard de Larminat, nommé par de Gaulle à la tête des
forces françaises de l'ouest (FFO) en octobre 1944, dispose de
75 000 hommes et des blindés de la 2e DB de Leclerc, pour mener
à terme sa mission de libération du territoire national. Ces
troupes sont soutenues par l'aviation et l'artillerie
anglo-américaine. "Le général de Larminat avait pris pour
premier objectif les positions ennemies à l'embouchure de la
Gironde. Sur la rive droite, Royan et ses abords, sur la rive
gauche la Pointe de Grave, au large l'île d'Oléron formaient
ensemble un système puissant et solidement tenu" (De Gaulle).
Le 14 avril 1945, à 6h35, l'attaque est simultanément déclenchée
à la Point de Grave et à Royan. Les chars et l'infanterie,
précédés par les artilleurs et les bombardiers, enfoncent les
positions allemandes. Si la poche de Royan est réduite le 18
avril, il faut encore quatre jours aux hommes de la brigade de
forces françaises de l'intérieur (FFI) "Médoc" du colonel
Milleret, aidés par les blindés de la division Leclerc, pour
obtenir la capitulation des défenseurs, le 20 avril à 20h30 |
Par Caius et Les
cheminsdememoire.gouv.fr |
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(Turenne - 1935) |
Les époux Castéra |
La
maison d'Hélène et d'Albert Castéra sert de relais aux
responsables clandestins qui assurent des missions ou des
liaisons dans la région jusqu'au 11 juillet 1942 où la police
arrête, en gare Saint Jean, un couple dont les deux valises
contiennent armes et tracts contre l'occupant. Ils viennent de
passer la nuit chez les Castéra.
C'est l'arrestation, le 13 juillet 1942, du père et de la mère Castéra qui
sont incarcérés au Fort du Hâ.
Hélène, après un transfert à Romainville est déportée à
Auschwitz avec le convoi du 24 janvier 1943. Elle y mourra de
dysenterie au mois de mars. Elle est agée de 55 ans.
Ces deux fils seront fusillés au camp militaire de Souge, le 21
septembre 1942.
|
Par Caius et La résistance en Gironde |
Laure Gatet |
Elle
adhère au réseau C.N.D (Confrérie Notre-Dame), en janvier 1941,
date officielle
Elle assure les liaisons, avec le
grade de sous-lieutenant. Elle porte les messages, soit à la
frontière espagnole, soit en passant la ligne de démarcation
pour transmission à Londres ou aux agents de la zone libre. Un
ausweiss lui permettait de faire, toutes les semaines, le trajet
Bordeaux-Périgueux; elle déposait, à Sainte Foy la Grande, le
courrier destiné à monsieur de la Bardonie qui, par radio,
faisait parvenir à Londres l'ensemble de ces informations.
Chaque semaine, elle subissait une fouille complète à Montpon.
Déshabillage complet. Chaque semaine, elle annonçait en
souriant:"Ils n'ont rien trouvé!". Le courrier passait dans une
boîte de poudre à récurer.
Le 10 juin 1942, elle est arrêtée sur dénonciation et
emprisonnée à la caserne Boudet. Martyrisée au Fort du Hâ, elle
gardera le silence. Transférée à la prison de la Santé, où elle
restera du 14 juin au 12 octobre 1942, elle passera par Fresnes,
du 13 octobre au 15 janvier 1943, date où elle parviendra à
Romainville. Et c'est le convoi du 24 janvier 1943 qui la
conduira à Auschwitz. Elle y décèdera le 25 février 1943, sous
le matricule n°31833 |
Par Caius et
La résistance en Gironde |
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