Oyonnax 11 Novembre 1943 :
Un défilé d'une audace inouïe |
150 maquisards de France et leurs
chefs, venus en camions de leurs repaires montagnards du Bugey,
défilent au grand jour (et pas n'importe lequel !), à la barbe
des nazis, dans une ville de la France occupée...
Le Général De GAULLE l'a salué comme un événement majeur qui
força la reconnaissance de la Résistance française par les
Alliés
Retour sur un exploit :
Le 11 novembre 1943, au matin, dans l'aube froide et cotonneuse,
la colonne des maquisards, pataugeant dans la neige, s'ébranle
enfin. Un peu plus bas, on s'entasse dans les camions
soigneusement bâchés. Direction : Oyonnax.
Les routes de montagne sont périlleuses. A tout moment, l'ennemi
peut intercepter le convoi.
Arrivée à destination sans encombres (ou presque).
Vers midi, le Patron (entendez par là, Henri PETIT dit ROMANS)
se tourne vers ses hommes :
- "Les Maquis de l'Ain, à mon commandement"
Cet ordre que le chef vient de hurler, devant une population
abasourdie, résonne encore dans les oreilles de tous les acteurs
survivants de ce grand moment.
Depuis la place de la Poste jusqu'au monument aux morts, les
clairons et les tambours rythment la marche. Aucun de ceux qui
ont participé à cette cérémonie, ne peut oublier l'ambiance
exceptionnelle qui s'est créée peu à peu pour atteindre l'un de
ces sommets qu'il est rare de vivre dans toute une existence.
A leur passage, on les acclame, on les entoure affectueusement.
On leur donne ce que l'on a sous la main : un peu d'argent, des
cigarettes et, bien plus que cela, des cris d'encouragement et
de réconfort. Des hommes, des femmes, des jeunes et d'anciens
poilus de 14-18 se jettent dans les bras de ces maquisards.
Arrivé au monument aux morts de 14-18, ROMANS dépose la gerbe
barrée de sa fière et provocante inscription : "Les
vainqueurs de demain à ceux de 14-18". La "Marseillaise"
s'élève, enflée par la foule, une "Marseillaise" mêlée de
larmes, qui surgit, grossit, monte...".
Explosion de cris, de hurrahs, d'applaudissements : en cet
instant, sans doute, les maquisards de l'Ain ne pensaient
sûrement pas qu'ils venaient d'écrire une page forte de
l'Histoire de leur Pays...
Et cet accueil, en réponse à leur défi, les paya au centuple de
leur audace.
Les Maquis de l'Ain venaient de gagner une bataille pour la
libération de la France. "L'esprit de la France vit encore",
écrivaient, quand leur parvint l'information, les journaux de
GrandeBretagne, d'Amérique et des pays neutres, relatant les
circonstances incroyables de ce défilé, un sursaut d'hommes
volontaires épris de liberté.
Eurent-ils sur-le-champ pleinement conscience, en ce jour
interdit parce qu'il commémorait la victoire des poilus de 14-18
sur les Allemands, qu'ils venaient, ces maquisards de chez nous,
de signer un "coup" dépassant de loin la symbolique pure, un
"coup" qui interpella si fort Winston CHURCHILL, que les
conséquences de l'exploit furent immédiates, on le sait :
CHURCHILL annonça : "J'ai décidé d'armer la Résistance
Française". Ainsi, la France résistante tout entière allait
bénéficier du défilé d'Oyonnax !
Film du défilé réalisé par MARC, fils de
Henri JABOULAY.
Format : .avi, Taille : 9.5 Mo |
Caius et
Les maquis
de l'Ain |
On les appelait des terroristes.
L'affiche rouge ou le réseau Manouchian |
Février
1944. Dans toutes les villes grandes ou petites de la France
occupée, une affiche agresse le passant.
Elle fait suite à l'arrestation des 23 membres du groupe
Manouchian, affilié aux FTP - MOI (Francs-tireurs et partisans -
Main d'œuvre immigrée). Les 22 hommes seront fusillés le 21
février 1944 au Mont Valérien, tandis que la seule femme (Olga
Bancic) sera guillotinée le 10 mai de la même année à Stuttgart,
une loi française interdisant alors de fusiller les femmes.
L'affiche sert à la propagande nazie qui stigmatisera l'origine
étrangère de la plupart des membres de ce groupe, principalement
des Arméniens et des Juifs d'Europe de l'Est. Mais l'affaire de
l'Affiche rouge produit l'effet contraire à celui escompté :
pour toute la Résistance, elle devient l'emblème du martyre.
Le réseau Manouchian était constitué de 23 résistants
communistes, dont 20 sont étrangers, des espagnols rescapés de
Franco, enfermés dans les camps français des Pyrénées, des
Italiens résistant au fascisme, Arméniens, Juifs surtout
échappés à la rafle du Vel'd'Hiv' de 1942 et dirigé par un
Arménien, Missak Manouchian.
Il
faisait partie des mouvements de Résistance communiste et était
le responsable des FTP MOI de la région parisienne. Leur grand
coup d'éclat a lieu le 28 septembre 1943 lorsqu'ils abattent
Julius Ritter, responsable du S.T.O. en France et général S.S. Ils sont
enterrés dans le cimetière d'Ivry-sur-Seine, dans le
Val-de-Marne, où une stèle a été érigée en leur mémoire. |
par Caius |
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Chère Kitty
du 12 Juin 1942 au 1er Août 1944 |
Si
on ne devait lire ne serait-ce qu'un seul livre sur la Seconde
Guerre Mondiale, un livre qui englobe tout ce que pouvait
ressentir, vivre et supporter les juifs de l'époque, hors camps
de concentration, ce serait sans aucun doute
celui-ci : "Le journal d'Anne Frank", écrit par une jeune
fille de 13 ans entre le 12 juin 1942 et le 1er août 1944. Anne,
née Annelies Marie Frank,
jeune juive allemande, y relate sa vision des évènements, sa vie
dans l'"Annexe", ce lieu où sa famille se cacha pendant deux ans
en compagnie de quatre autres juifs. D'une maturité et d'une
lucidité extraordinaire pour une si jeune fille, elle y raconte ses rêves,
ses désirs, ses doutes et ses angoisses. "Chère Kitty",
c’est ainsi qu’Anne s’adresse à son journal, à son amie
imaginaire. C’est à elle qu’elle va confier ses sentiments.
C’est à elle qu’elle va raconter la vie dans l’annexe et les
conflits que la promiscuité ne manquent pas de créer. C’est dans
l’annexe qu’Anne traversera une crise d’adolescence dans un
contexte peu commun. Elle grandira dans cet endroit et tombera
même amoureuse. C'est à Kitty qu'elle confiera sa peur, sa peur
de ce qui ce passe à l’extérieur. "Il faut que je résume
l'histoire de ma vie, quoi qu'il m'en coûte" écrira-t-elle.
Le 4 Aout 1944, ils sont arrêtés, suite à une dénonciation.
C'est la déportation vers les camps Allemands. Anne mourra au
camp de Bergen-Belsen en Mars 1945 à l'âge de 15 ans. De tous
les occupants de l'"Annexe", seul Otto, le père d'Anne survivra.
Elle écrivait "Je veux continuer à vivre, même après ma mort"...
grâce à son journal, son père exhaussa son souhait, et elle
livrera au monde l'un des témoignages les plus émouvants sur la
Seconde Guerre mondiale! |
Par Caius et
annefrank.org |
Camps de concentration nazis :
Les différentes catégories de détenus |
Les Nazis persécutèrent les hommes qu’ils considéraient
appartenir à une race inférieure. L’idéologie raciale nazie
visait principalement les Juifs, mais s’étendait aussi aux
Tsiganes, aux Slaves et aux noirs.
Les Nazis utilisaient des badges triangulaires pour identifier
les prisonniers dans les camps de concentration. Des badges de
différentes couleurs représentaient différents groupes. Les
couleurs et leurs significations étaient les suivantes :
Jaune
: Juif
Marron : Tsigane
Violet : Témoin de Jehovah
Rose : Homosexuel
Vert : Récidiviste
Rouge : Prisonnier politique
Noir : Asocial
Bleu : Emigrant
La catégorie des "asociaux" était sans doute la plus large, car
elle comprenait les prostituées, les vagabonds, les meurtriers,
les voleurs, les lesbiennes, et toutes les personnes ayant
contrevenu aux lois interdisant les relations sexuelles entre
Aryens et Juifs. En outre, alors que le triangle marron était
utilisé pour les Tsiganes dans certaines circonstances, ils
étaient le plus souvent obligés de porter un triangle noir les
marquant comme appartenant à la catégorie des "asociaux."
A partir de 1941, les Nazis imposèrent l'étoile jaune à tous les
Juifs d'Europe, qu'ils se trouvent ou non dans un camp de
concentration
Il semble aussi que l'étoile "blanche" désignait les amis
des juifs. |
Publicité |
(Nestlé - 1940) |
Le service Pub |
Zyklon B - Ironie de l'histoire |
Le
Zyklon B était le gaz
utilisé dans les chambres à gaz des camps de concentrations.
L'ironie de l'histoire veut que ce gaz fut inventé par un
chimiste allemand juif en 1920,
Fritz Haber,
prix Nobel de chimie en 1918 et déjà tristement célèbre pour
avoir inventé l'emploi du chlore comme gaz de combat durant la
première guerre mondiale. Il surveilla personnellement, en Avril
1915, la première attaque, à Langemarck (près d’Ypres,
Belgique). Les Allemands enterrent, la nuit, des centaines de
fûts, approximativement 170 tonnes de chlore, sur une ligne
d’environ 6 kilomètres : il indique précisément les emplacements
pour les enfouir. Pendant plusieurs jours, Haber attend que le
vent souffle dans le bon sens. Et aussi à la bonne vitesse. Si
elle est trop forte, le poison se disperse sans avoir le temps
d’agir ; en revanche, si elle est trop faible, les assaillants
s’exposent au retour possible d’effluves dangereux.
L’attaque est lancée le 22 avril. Aussitôt ouverts, les fûts
dégagent un nuage verdâtre qui dérive lentement sur les troupes
françaises. L’effet est terrible : le poison qui corrode la
bouche, les yeux et les bronches provoque des hémorragies.
Asphyxiés, les hommes, deux mains à la gorge, sortent des
tranchées en crachant du sang, à recherche du moindre souffle.
D’autres, aveuglés, sautent à petit pas, tombent et agonisent
dans la souffrance. Les soldats qui vont au secours des malades
sont fauchés par les mitrailleuses. C'est une victoire
totale... 10 000 victimes (morts ou hors de combat)
La propre femme de Haber,
Clara, chimiste comme lui, se tira une balle dans le cœur en
1916 ne pouvant supporter que son mari passe son temps à créer
des armes de mort.
Le Zyklon B,
ce pesticide à base d’acide cyanhydrique
tuait de façon horrible : "La mort est produite par
l’asphyxie accompagnée d’une sensation d’angoisse, des vertiges
et des vomissements". Il était fabriqué par la société
Bayer
(comme le gaz "Moutarde"),
l'inventeur de l'aspirine,
et
produit en partie en France, près de Beauvais, dans les ateliers
d'Ugine, à Villers-Saint-Sépulcre. Il sera responsable de la
mort de millions de personnes. |
Par Caius |
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Le Westland Lysander
L'avion de la Résistance |
Surnommé Lizzie, le Westland Lysander, avion de liaison aux performances
modestes, acquit une grande renommée grâce à son utilisation pour le
transport et la récupération d'espions et d'agents secrets, en
particulier des membres du Special Operations Executive (SOE) ou de la
Résistance française.
Ces missions consistaient à rejoindre nuitamment des terrains de fortune
recensés et évalués avec soin par la Résistance. La navigation se
faisait essentiellement par observation du sol, ce qui rendait les vols
tributaires des phases de la Lune et des conditions atmosphériques. Une
fois arrivé à proximité de son but, le pilote situait le terrain grâce à
des feux allumés au sol par des résistants que le bruit du moteur, un
BRISTOL MERCURY XX, avertissait de son approche.
L'activité des Lysander
était si bien organisée, et soumise à des règles de sécurité si
rigoureuses, que très peu d'accidents se produisirent. Pouvant atteindre
341kmh, d'une longueur de 9,30m pour une envergure de 15,24m, sa petite
taille en faisait une cible difficile à repérer et à atteindre
Il sera opérationnel de 1938 à 1944, période durant laquelle 1,425
exemplaires verront le jour.
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Rosie la Riveteuse - 1943 |
Rosie
la Riveteuse est une image
célèbre, une icône populaire de la culture américaine,
symbolisant les six millions
de femmes américaines qui travaillèrent dans l'industrie et qui
produisirent le matériel de guerre durant la Seconde
Guerre mondiale, alors que les hommes étaient partis au front.
Le personnage de l'affiche est devenu par la suite à
la fois une icône féministe aux États-Unis, un symbole du poids
économique naissant de la femme. La femme qui servit
de modèle originale pour l'affiche "We
can do it", s'appelait
Geraldine Doyle |
Par Caius |
Kilroy was here |
Kilroy
was here est un célèbre graffiti qui apparaît pendant
la Bataille de Normandie. Il se compose
généralement d'un dessin schématique représentant un personnage
à gros nez, timidement caché derrière un mur, et du texte : «
Kilroy was here ».
Alors que les troupes américaines progressaient, elles avaient
la surprise de découvrir que l'inscription « Kilroy was
here » (Kilroy était là) les avait précédés. La légende
d'un super-G.I. dénommé Kilroy a été entretenue par les troupes
qui, par jeu, se sont employées à écrire « Kilroy was here »
dans les endroits les plus incongrus, les plus inaccessibles ou
les plus risqués.
La célébrité de ce graffiti est allée jusqu'à Staline qui,
pendant la Conférence de Potsdam, a demandé à son assistant, en
russe : « Qui est Kilroy ? ».
Après guerre, un concours a été lancé par la Transit Company of
America pour retrouver l'auteur des graffitis d'origine. Une
quarantaine de personnes se seraient présentées mais c'est
James J. Kilroy, inspecteur sur les bateaux de
l'armée (qui laissait une trace de son passage en salle des
machines en écrivant son nom à la craie), qui a gagné le
concours et remporté le lot : un authentique wagon de tramway.
Par la suite, et notamment sur les champs de bataille de l'armée
américaine, de nombreuses mains anonymes se sont amusées à
écrire « Kilroy was here ». La légende dit que
l'on trouve cette inscription en haut de l'Everest et sur la
Lune
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Par Caius & Wikipedia |
Madeleine Barot (1909-1995) |
Figure
marquante de ce que l'on appelle la " Résistance humanitaire ",
Madeleine Barot a participé activement à l'amélioration des
conditions de vie dans les camps d'internement du Sud de la
France (Gurs, Rivesaltes, Récébédou) et, à partir de 1942, au
sauvetage de centaines de juifs persécutés. Madeleine Barot a
été une résistante. Dès le début de la guerre, elle devint
secrétaire générale de la CIMADE (Comité inter-mouvements auprès
des évacués), une organisation qui avait été créée un an plus
tôt sous l’impulsion de la théologienne Suzanne de Dietrich. La
CIMADE, émanation des mouvements de jeunesse chrétiens, avait
commencé par s’occuper des évacués d’Alsace et de Lorraine. Puis
son action s’élargit et c’est là que Madeleine Barot montra une
énergie et un courage remarquables. Elle sillonnait les camps en
France, pour sauver des prisonniers et des personnes menacées de
déportation, notamment des juifs, avec l’aide du pasteur Boegner
; elle participa à l’élaboration des Thèses de Pomeyrol, texte
prêchant la résistance contre toute influence totalitaire et
idolâtre.
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Par Caius |
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